Des mots à ne jamais prononcer…

Toutes les semaines nos camarades retraités nous adressent leurs billets sur l’actualité. Cette semaine, c’est Patrick qui jette un regard sur l’épidémie du Coronavirus…

 

« Il y a des mots qu’il ne faut jamais prononcer, des termes qu’il vaut mieux laisser dans les placards de l’histoire, des expressions qui sont à même de réveiller les vieux démons qui semblaient à jamais endormis.

Lors de son allocution du 16 mars à 20h00, le Président a dit clairement à tous les Français “Nous sommes en guerre”. Ca y est , la phrase sibylline était lâchée avec toutes la gravité et les conséquences qu’elle représente. En peu de temps nous avons vu le résultat . Affolement de la population, pillage systématique des rayons des supermarchés et achats compulsifs de thermomètres ou de paracétamol dans les pharmacies. Toute la panoplie à laquelle nous avions eu droit lorsque, un autre président , un jour de janvier 1991, nous avait apostrophé de son célèbre “Les armes vont parler”. Si pour certains d’entre nous la situation était risible, insistant sur le fait que l’on ne combat rien du tout avec des pâtes et du papier hygiénique , petit à petit , au fil des semaines un climat délétère s’est instauré au sein de la population.

Tout a commencé par une répression policière pour que les français restent enfermés chez eux de grès ou de force. Toujours plus d’amendes et d’invectives de forces de l’ordre revanchardes envers le peuple.

Les files d’attentes ont fait leur grand retour devant les magasins d’alimentation, qui, au passage, en ont profité pour augmenter leurs prix. Puis, est venu le temps du marché noir sur les masques et les solutions hydroalcooliques. Il n’a pas fallu longtemps non plus, pour que s’instaure la discrimination.

D’abord, envers les asiatiques séjournant sur notre sol, puis, se propageant plus vite que le virus lui même, elle a touchée les travailleurs obligés d’accomplir leurs tâches journalières pour subvenir aux besoins vitaux de tout un pays. Les chauffeurs de bus ont été regardés avec suspicion , les routiers se sont vu interdire des locaux sanitaires et les hospitaliers ont été refoulés loin de leurs logements et de leurs places de parking.

Puis, les gens ont commencé à épier leurs voisins, amis et même famille avec crainte, peur et finalement rejet. Non content d’en être arrivé à un pareil résultat d’inhumanité, maintenant c’est la délation. On connaît ce genre de lettre qui commence généralement en ces termes, Monsieur l’inspecteur, en tant que bon français …

Aujourd’hui, à mon plus grand étonnement, certains évoquent que, pour la reprise économique, il faudrait s’inspirer des méthodes d’Edouard Daladier en 1938. Une rallonge du temps de travail, un nouvel impôt et le sacrifice des congés payés. J’invite celles et ceux qui ne savent pas qui était ce personnage a ce rendre au plus vite sur Wikipédia.

C’est quoi la prochaine étape ?

Je n’ose y penser !

La guerre vous dites monsieur le Président ?

Non ! simplement la maladie.

Là est toute la différence. L’une se fait avec des armes, la haine, le racisme, la cruauté et surtout le profit. L’autre se traite avec prévention, soins, entraide, et surtout beaucoup de mansuétude envers ceux qui souffrent.

Nous ne sommes plus en 1942 ! Il n’y a pas de guerre. Juste une lutte, contre une épidémie à laquelle il ne faudrait pas ajouter l’exclusion. La seule dénonciation qu’il peut y avoir, c’est que rien ne se résout en divisant la nation et la main tendue est préférable à cette méfiance maladive qui est en train de nous ronger plus rapidement que le coronavirus lui-même .

Camarades nos prochaines luttes, n’en déplaisent à certains, nous souderont  encore plus étroitement et comme tout finit en musique, alors continuons à clamer haut et fort ces chants de fraternités et d’ UNION. »

Patrick LATIL, Marseille le 14 avril 2020

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