Depuis huit jours, on nous martèle sans cesse qu’il faut rester chez soi, confiné, que, pour le bien de tous, il nous faut mettre de côté nos libertés élémentaires et oublier toute activité et sortie qui ne relèvent pas d’un caractère vital, pour ne pas être sanctionnés et depuis peu, très lourdement sanctionnés.
Victime de dizaines d’années de politiques de détricotage de son système de santé, la France est déjà dépassée avant même les premiers signes d’épidémie. Apeuré et conscient de l’état réel du terrain, le président Macron, dans son allocution du 16 mars, nous appelle à l’Union Sacrée, au confinement, et invite à cesser le travail, à favoriser le télétravail pour toutes activités dites « non essentielles » pour la Nation.
Il lui aura fallu très peu de temps pour décréter l’état d’urgence sanitaire.
Nécessité sanitaire ?
Nécessité d’urgence de se doter des moyens nécessaires et tout mettre en oeuvre pour stopper au plus vite la propagation du virus (donner les moyens matériels et humains au service de santé, réquisition du service de santé privé et des laboratoires et usines pharmaceutiques, etc….).
Il n’en est rien !!
Encore une fois, le gouvernement s’octroie des moyens radicaux, pour veiller aux intérêts du patronat et du capital. Le gouvernement Macron, fait appel à l’état d’urgence sanitaire pour donner les pleins pouvoir au patronat et organiser le travail selon leurs propres intérêts, permettant ainsi la transformation de leur modèle économique (éradication de nos conquis sociaux, comme le temps de travail, droit au congés, les jours fériés, etc…).
Les centaines de Milliards d’€ de dividendes versés les années précédentes par les entreprises françaises seront préservés et confortés.
Le grand patronat ne compte pas subir la crise mais en tirer profit. Les sorties médiatiques de la ministre du travail Muriel PENICAUD et du ministre de l’économie Bruno LEMAIRE , vont dans ce sens. La première crie au scandale que des chantiers aient osé s’arrêter et l’autre annonce que la crise sanitaire est aussi une crise économique. Sur le terrain, les travailleurs ont déjà mesuré et commencent à payer les conséquences de la connivence gouvernement et patronat.
En effet, beaucoup d’entreprises s’affairent à rameuter leurs salariés et les somment de reprendre le travail illico. Et ce, peu importent les conditions, peu importe la disponibilité du matériel préconisé (masques, gants, liquide hydroalcooliques, pour ne citer qu’eux…). Les employeurs véreux n’hésitent pas à brandir la menace de l’emploi, soit par le licenciement, soit par l’annonce fatale de la fermeture de l’entreprise qui ne survivra pas à la crise sanitaire.
Pour le Préfet de région, rencontré lundi 23 mars par les membres du bureau de l’UD CGT 13, « la crise est aussi économique et ainsi l’activité ne peut pas s’arrêter brutalement ». « Il y a certains secteurs où les commandes restent à honorer et donc l’activité doit continuer, tout en étant conscient que personne n’est à l’abri et que le port de masque n’est pas une barrière infranchissable pour le virus ».
Pour le gouvernement, la lutte contre la crise sanitaire et la lutte contre la crise économique doivent se mener en parallèle. Bien conscient que l’activité économique et le maintien des salariés à leur poste de travail seront le principal facteur de propagation du virus. Bien conscient que cette décision va à l’encontre de la préconisation des professionnels de santé et de l’objectif du confinement…
Ainsi la bataille économique devient le diffuseur et le catalyseur de la pandémie et c’est bien en toute conscience que cette décision est prise.
Pour le gouvernement le travailleur déjà consommable du capital, peut être à présent le martyr désigné pour sauver l’activité économique du pays.
D'une oreille on te dit pour le bien de tous, reste chez toi ! Et de l'autre pour 1 000 € vient mourir au travail ou vient prendre ton virus et fais en profiter tes proches ; l'entreprise ne se portera que mieux
Organisé et pas avare de moyens quand il s’agit de préserver ses intérêts, le grand patronat, conscient des incidences et des conséquences dramatiques que cela va engendrer, cherche dès à présent à se décharger et se dédouaner de ses responsabilités envers leur salarié.
En effet, ils mettront très rapidement en place et à disposition « un guide de bonne conduite » à tenir et suivre dans l’entreprise. Encore plus pervers, ces mesurettes, qui ne sont en rien une barrière infranchissable au virus, ne permettra pas de ralentir son expansion. Ainsi le patronat espère gagner une meilleure longévité de ses employés. Toujours dans les même logiques de minimiser la consommation des « consommables », mais là le consommable c’est le salarié, c’est le travailleur, c’est la compétence, c’est le savoir faire, ce sont nos capacités.
Peu importe les dispositions prises en entreprise aussi nombreuses et diverses qu’elles peuvent être, (distance de sécurité entre travailleurs, nettoyage fréquent des équipements, gants, masques, liquides hydroalcoolique, etc…) et la mise à disposition du guide de bonne pratiques : ce n’est en rien un vaccin ! Le risque est présent !
Il est important de rappeler, que les représentants du personnel, les syndicats, les instances représentatives du personnels, ne sont en rien qualifiés, ni accrédités pour pouvoir valider les mesures sanitaires à prendre pour la continuité de l’activité et ainsi être garants de la sécurité et de la santé de tous les travailleurs de l’entreprise.
Ainsi nous appelons à la plus grande vigilance de chaque travailleur à ce que ne soient pas instrumentalisés les instances représentatives du personnel quand il y en a, ou les travailleurs
eux mêmes, à valider les mesures prises par la direction. Patronat et gouvernement tenteraient par ce biais de se dédouaner des conséquences tragiques que va occasionner la continuité de
l’activité.
Nous interpellons tous les travailleurs et les incitons à prendre conscience que de se rendre au travail, de côtoyer peu ou beaucoup de monde, de partager des lieux et du matériel, … en pleine période de croissance de l’épidémie, sont autant de facteur qui accroissent les risques de contracter le virus pour eux, pour leurs collègues, pour leur familles et pour leur proches
Pour les secteurs dits essentiels, il est urgent et nécessaire de conforter et rassurer les travailleurs. En plus d’être en première ligne et subir les manques de moyens criants, on se doit de leur assurer que ni eux ni leurs collègues qui les entourent ne soient contaminés par le Corona virus.
Le dépistage du virus doit leur être disponible et systématique.
Le matériel nécessaire de sécurité doit leur être fourni et en abondance.
Pour tous les autres travailleurs, restez chez vous !
La santé, la vie des travailleurs doit prévaloir à la santé, la vie de l’entreprise.
La santé de la population doit prévaloir sur la santé de l’économie.
L’arrêt de travail, dans le secteur non essentiel, participe grandement à la bataille contre le COVID 19, car il permet d’une part de contenir la pandémie et de l’autre de libérer et réorienter les moyens matériels (masque, gants, liquide hydro…) vers le personnel de santé ou autres travailleurs des secteurs utiles et essentiels surexposés et en première ligne (grande distribution, services aux personnes, etc…).
Tous les moyens doivent être utilisés pour être entendus , télétravail, droit de retrait, DGI et même la grève si nécessaire.
Protégez vous !
RESTEZ CHEZ VOUS !