L’Insee a publié une enquête le 10 octobre portant sur les trajectoires professionnelles des femmes après l’arrivée d’un enfant. Les femmes les moins rémunérées accusent une perte de 40 % du salaire.
L’analyse porte sur des individus travaillant dans le secteur privé en France métropolitaine entre 2005 et 2015. Résultat : les femmes les moins bien rémunérées sont les plus affectées. L’arrivée d’un enfant conduit les femmes à réduire ou à interrompre leur activité professionnelle, parfois de manière définitive.
Cette situation entraine une diminution de 20 % de leur revenu salarial cinq ans après l’arrivée d’un enfant. Leur salaire horaire diminue d’environ 5 % par enfant, une baisse qui persiste pendant au moins cinq ans après la naissance.
D’après l’Insee, ces pertes de revenu traduisent une « décision » des ménages :
- D’une part, les ménages pourraient valoriser une répartition des tâches inégalitaire après l’arrivée d’un enfant ;
- D’autre part, la décision de travailler ou non peut se faire en comparant le produit d’une heure passée au travail et d’une heure passée à la maison (par exemple le rapport entre le coût de la garde d’enfant et la perte de revenu).
Les salaires des femmes étant en moyenne de 20 % inférieur à celui des hommes, ce système accroît donc de façon mécanique les inégalités salariales femmes-hommes et ce jusqu’à la retraite.
Des pertes de revenu très prononcées pour les bas salaires : jusqu’à 40 % et presque négligeables pour les mieux rémunérées.
Et pour les hommes ?
L’arrivée d’un enfant n’a quasiment aucun impact pour les hommes, hormis sur les mieux rémunérés d’entre eux qui augmentent leur activité.