Réforme de l’assurance chômage : la précarité encore sanctionnée !

Comme si la liste des coups portés aux salarié·e·s n’était pas assez longue, le 1er novembre est entrée en vigueur une partie de la réforme de l’assurance chômage. Au programme : durcissement des conditions de rechargement des droits, dégressivité pour les cadres, plafonnement des allocations…

Mais les effets du durcissement des conditions d’indemnisation vont être surtout supportés par celles et ceux qui enchaînent les contrats courts donc essentiellement les jeunes et les plus bas salaires.
Plus d’un million de chômeurs vont être impactés selon l’Unedic dès la première année.

Le gouvernement a choisi d’imposer 6 milliards d’euros d’économies sur trois ans, et cela par décret, sans rien demander aux entreprises qui usent et abusent des contrats courts, du temps partiel ou de l’intérim. Une fois encore, ces coupes budgétaires pèseront sur les plus précaires.

 

Le durcissement des règles va pénaliser en priorité ceux qui sont déjà les plus précaires et notamment les femmes, beaucoup plus nombreuses (56 %) que les hommes à cumuler leur chômage avec une activité réduite, c’est-à-dire à être répertoriées dans les catégories B et C de Pôle emploi… justement dans le viseur de la réforme du gouvernement.

Idem pour le rechargement des droits, à savoir la possibilité de prolonger le versement de son allocation en fonction des périodes retravaillées. Alors qu’il suffisait d’un mois d’activité pour recharger ses droits, les nouvelles conditions obligent à six mois travaillés. L’Unedic, qui gère l’assurance chômage, estime que 710 000 personnes seront concernées par ce changement la première année, dont 200 000 qui auraient pu ouvrir des droits dans l’ancien système et ne le feront plus dans le nouveau, faute des six mois nécessaires.

Autre modification de taille : ceux qui percevaient de hautes rémunérations lorsqu’ils étaient en activité verront leur allocation baisser de 30 % à partir du septième mois. Une mesure qui va toucher essentiellement les seniors, entre 50 et 57 ans (âge à partir duquel la dégressivité ne s’appliquera plus) et qui ont déjà du mal à retrouver un emploi même s’ils sont très actifs dans leurs démarches.

Et ce ne n’est pas tout : à partir d’avril 2020, la formule de calcul pour déterminer les montants versés va être modifiée. L’indemnisation sera calculée à partir du revenu moyen mensuel, et non pas en se basant sur les seuls jours travaillés, comme jusqu’alors. Un changement qui touchera prioritairement les travailleurs précaires – et notamment les travailleuses – en emploi discontinu.

Ce nouveau mode de calcul aura aussi pour conséquence pour beaucoup soit de perdre leurs droits, soit de voir le montant ou la durée de leur allocation diminuer. L’Unedic table sur une perte comprise entre 6 % et 50 % de l’indemnisation pour les 850 000 personnes touchées la première année, soit environ quatre allocataires sur dix.

À partir du 1er novembre, les indépendants ayant travaillé au moins deux ans, avec un minimum de ressources et dont l’activité fait l’objet d’une liquidation judiciaire pourront bénéficier d’une allocation-chômage, et les salariés démissionnaires pourront bénéficier sous certaines conditions.

Idem pour les démissionnaires ayant travaillé cinq ans et pouvant justifier d’un projet documenté de reconversion ou de création d’entreprise. 60 000 personnes seront concernées chaque année.

 

En 2018, les inégalités et le taux de pauvreté ont augmenté fortement. Plus de 14% de la population soit plus de 9 millions de personnes vivent ainsi sous le seuil de pauvreté.

Les politiques menées appauvrissent clairement les plus précaires et favorisent toujours plus les plus riches.

Il est grand temps de se mobiliser largement pour remettre en cause ces politiques qui détruisent notre système de protection sociale, en exigeant des augmentations de salaires et la fin des exonérations de cotisations patronales – qui sont inefficaces sur l’emploi.

L’instauration d’une sécurité sociale professionnelle telle que nous la concevons vise à combattre la notion même de licenciement et les situations de chômage.

 

pour en savoir plus :  Repères CGT – Droit à l’indemnisation du chômage 

 

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