UL CGT Timone

Quand la démocratie doit affronter la technocratie

Vendredi 24 janvier, le Gouvernement va présenter son projet de loi en Conseil des ministres. Son contenu confirme toutes les critiques de la CGT

Par sa durée et son ampleur, notre mobilisation a déjà déjoué tous les pronostics. Nous pouvons gagner !

L’intersyndicale (réunissant la CGC, la CGT, FO, la FSU et Solidaires) appelle à une grande journée de grève et de manifestation le 24 janvier prochain, à l’occasion du conseil des ministres. Refusons le sacrifice des jeunes générations !

À Marseille, le rendez-vous est fixé à 10h30, Porte d’Aix

Ce que révèle le projet de loi : un hold up technocratique

  • Un hold up démocratique inédit : l’essentiel des dispositions sont renvoyées à des ordonnances ou des décrets, les parlementaires seront donc sommés de voter un texte à trou. Aucune étude d’impact sérieuse, pas de trajectoire financière et encore moins de simulation individuelle, alors que les « concertations » avec les organisations syndicales durent depuis 2 ans.
  • Toutes et tous concernés :
    • pour celles et ceux né.e.s avant 1975, des mesures d’âges (âge d’équilibre, report de l’âge légal, allongement des annuités…) qui seront définies en avril
    • pour les autres la réforme à point.
  • L’âge de départ et le montant des pensions ne seraient plus garantis : un système de pilotage automatique permettrait décaler automatiquement l’âge d’équilibre et d’ajuster la valeur du point en fonction de la situation économique ou démographique. Il serait même possible de baisser des pensions déjà liquidées car il n’y a même pas d’obligation de les revaloriser au niveau de l’inflation ! Autrement dit : plus besoin de réforme pour faire baisser les retraites !
  • Pour les ingés, cadres et tech, la capitalisation. La pension ne serait plus calculée sur les meilleures années mais sur l’ensemble de la carrière, ce qui pénalisera particulièrement celles et ceux qui ont des carrières ascendantes. Résultat : pour tenter de maintenir leur niveau de vie, les salarié.e.s solvables seraient renvoyé.e.s pied et poing liés vers l’épargne retraite. Ainsi, l’article 63 du projet de loi dérèglemente et défiscalise encore l’épargne retraite pour permettre sa généralisation.
  • Une réforme qui creuse les déficits. 10% des cadres ne cotiseraient plus sur la totalité de leur salaire, ce qui ferait perdre plus de 4 milliards d’euros de cotisations par an à notre système de retraite par répartition…et créerait un boulevard pour l’épargne retraite
  • Les femmes grandes perdantes. Les majorations de durée d’assurance  (1 an dans le public) disparaissent, les pensions de réversion ne seront plus accessibles aux couples divorcés, et le calcul de la retraite sur toute la carrière pénalisera particulièrement les carrières hâchées, et donc les femmes, qui sont 30% à occuper des emplois à temps partiel.

Sur l’outil d’intelligence collective de l’UGICT-CGT, retrouvez le détail du projet de loi avec de analyses article par article : https://reforme-retraite.info/loi

Les solutions existent pour financer une autre réforme des retraites

Alors qu’en 2050 le nombre de plus de 60 ans aura augmenté de près de 40%, bloquer, comme veut le faire le gouvernement, les ressources dévolues à nos retraites à leur niveau actuel se traduirait par l’effondrement de nos pensions. Ce n’est pas en avril, à la fin du débat parlementaire qu’il faut parler du financement ! C’est maintenant ! Pour financer la retraite à 60 ans à taux plein (75% du dernier salaire), la CGT fait de nombreuses propositions dont le Gouvernement et le Medef refusent de débattre

Emploi : 2,4% d’emplois en plus = 9 milliards d’€ de cotisations sociales (et 7 milliards d’€ d’économies pour l’assurance chômage). 100 000 jeunes diplômé.es embauché.es en CDI avec un salaire égal au montant du plafond de la sécurité sociale (41 088 € brut annuel) = 1 milliard d’€ en recettes annuelles de cotisations sociales.

Salaires : Augmentation des salaires de 1% = 3,6 milliards d’€ de recettes en cotisations. L’écrasement des grilles salariales est une réalité, comme en témoignent les 20 % des cadres du secteur privé qui perçoivent une rémunération inférieure au plafond de la sécurité sociale (41 088€ brut annuel). Ce tassement des grilles salariales généralisé représente un lourd manque à gagner en cotisations sociales.

Égalité Femme / Homme = 6 milliards d’€ pour la CNAV + 5 milliards d’€ pour l’AGIRC-ARRCO (source : Sources CNAV et AGIRC-ARRCO DT 2015-120). C’est dans l’encadrement que les écarts salariaux sont les plus importants entre les femmes et les hommes.

Conditionnement des exonérations de cotisations sociales en fonction de la politique d’emploi et de la politique salariale des entreprises = 52 milliards d’€ en 2019 d’après la Cour des comptes (source : Cour des comptes Rapport sur l’application des lois de financement de la sécurité sociale, octobre 2019) En comparaison, le déficit 2018 des caisses de retraites est de 3,5 milliards d’€ (Source : Conseil d’Orientation des retraites, « Perspectives des retraites en France à l’horizon 2030 », novembre 2019)

Les cotisations : une faible augmentation des cotisations (financées à 60% par l’employeur) suffit à elle seule pour financer la retraite à 60 ans avec 75% de son dernier salaire avec prise en compte des années d’études. Pour un salaire mensuel de référence de 2 500 € cela représente 10€ d’augmentation par mois.

Solution taxation des revenus du capital : la mise en place d’une contribution sociale sur les revenus financiers distribués par les entreprises à un taux équivalent aux cotisations employeurs sur les salaires = 30 milliards d’€ de ressources.

Jusqu’au retrait, on lâche rien !

 

source : https://reforme-retraite.info/appel-24-janvier/

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.