Toutes les semaines notre camarade retraité, Patrick Latil, nous adresse un billet sur l’actualité. Au programme cette semaine, le déconfinement, bien entendu !
Pendant qu’Edouard Philippe se perd en conjecture entre déconfinement et reconfinement, on devrait plutôt parler de déconfiture en ce qui le concerne, le ministère de la santé est en train de lorgner du côté de celui de la défense nationale.
Nous avons maintenant les brigades anti-covid.
A quand les pelotons anti-éternuement, les escadrons anti-fièvre et les régiments anti-diarrhée?
Le Président doit avoir de sérieuses carences en matière de service national pour employer depuis deux mois des termes paramilitaires. Il préfère dépenser l’argent public pour payer des mercenaires recrutés suivant des critères nébuleux, plutôt que d’offrir à la population le matériel nécessaire lui permettant d’avoir les véritables gestes barrières contre la maladie.
Sous couvert d’épidémie on est en train d’instaurer une loi médico-martiale, bafouant le serment d’hypocrate et le secret médical. Si Macron, de part sa fonction, est le chef de nos armées, nous ne sommes pas pour autant ses petits soldats. D’ailleurs l’utilisation de caméras thermiques issues de technologies militaro-industrielles n’est là que pour renforcer un flicage supplémentaire des français, à l’image de ces radars qui ont poussés plus vite que des champignons sur tout notre réseau routier.
Pendant ce temps, on s’offusque de voir des familles défavorisées vivant à six dans quarante cinq mètres carrés, arguant que cette promiscuité est propagatrice d’épidémie.
Qu’à cela ne tienne, on n’a qu’à demander à tous ces privilégiés du grand capital de céder leurs hôtels particuliers pour aller goûter la joie de vivre dans ces cités dortoirs qu’ils ont bâties sur l’exploitation de la misère humaine.
Le gouvernement n’a de cesse de culpabiliser les français, jouant maintenant sur sa responsabilisation, oubliant qu’hier il minimisa la sienne en proclamant haut et fort que les masques n’avaient aucune utilité, afin dissimuler l’état de décrépitude dans lequel il avait plongé notre système de santé. Même le déconfinement nous est dicté par le monde de la finance, sans un réel soucis de prévention pour la population, ni de protections adéquates pour salariés dans leurs entreprises.
Après tout, tant que la machine économique redémarre, qu’importe si cela se fait au détriment de la santé du travailleur.
Si pour sortir de cette crise sanitaire notre gouvernement s’inspire de ce que d’autres nations ont mis en place, espérons qu’il n’y ait pas réciprocité à notre égard, car celles-ci se verraient obligées d’investir dans des treillis, plutôt que dans du gel hydroalcoolique et des écouvillons de dépistage.
Et puis, que le “Général Macron” arrête de nous gaver de ses discours pseudo-militaire, car il faudrait lui rappeler qu’en ce qui concerne les guerres, la France en a toujours une de retard et la sienne ne fait pas exception à la règle.
Patrick Latil, Marseille, le 11 mai 2020