DÉCLARATION DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DES SYNDICATS CGT DES BOUCHES DU RHÔNE

Nous avons pris connaissance de la déclaration des organisations DGB, CGT, CFDT, CFTC, FO et UNSA se félicitant du plan MERKEL/MACRON, dit « plan de relance ».

Nous sommes en désaccord total avec cette déclaration qui va fondamentalement à l’encontre des intérêts des travailleurs et des repères revendicatifs de la CGT.

Comment pourrait-on approuver l’emprunt de 500 milliards d’€ sur les marchés financiers pour être distribués aux entreprises (ne doutons pas que le CAC 40 et les grands groupes seront les premiers et les mieux servis) et que les États devront rembourser à la finance. De quoi endetter les populations et nous faire payer sur des générations.

Comment peut-on faire semblant d’ignorer que cette manne financière ne soit pas conditionnée, une fois de plus, à des mesures d’austérité budgétaire et de déréglementation qui sont déjà à l’oeuvre en France aggravant encore la casse de l’Hôpital Public et des Services Publics, la casse du droit du travail, la désindustrialisation, les délocalisations, la paupérisation et la remise en cause de notre Sécurité Sociale.

Dans ces conditions, tenter de nous faire croire que ce serait un pas en direction de l’Europe sociale relève d’une duperie (tournant le dos à nos valeurs et à nos revendications fondamentales), entretenir cette illusion sert uniquement à justifier l’existence d’un syndicalisme d’accompagnement, représenté en Europe par la CES et son président. Plus que jamais, face aux enjeux de la période, la CGT doit rester de masse, de classe, démocratique et indépendante y compris dans le cadre de ses affiliations internationales.

Et de quelle Europe sociale parle-t-on ? La retraite à point défendue par le président de la CES en fait-elle partie ?

Est-ce avec des dettes et des mesures austéritaires supplémentaires que nous pourrons répondre aux besoins sociaux ? Sûrement pas. Le plan condamne nos Services Publics dont la casse et le démantèlement s’accéléreront, il empêchera demain, encore plus qu’aujourd’hui, l’intervention et la participation d’un État, stratège de la relance et de la planification de notre production  industrielle.

Le prix que paient déjà les travailleurs et les populations au travers des politiques austéritaires et des plans de rigueur impulsés et coordonnés par l’Union Européenne et mis en oeuvre par les gouvernements, nécessite une CGT à l’offensive, combative, porteuse de solutions alternatives, visant à la sortie de l’exploitation capitaliste (Cf. Nos Statuts).

A l’inverse des ruptures annoncées le 12 mars par le Président Macron, ce plan de relance ne fait que poursuivre et accélérer les politiques européennes de ces dernières décennies.  Le plan MERKEL/MACRON est l’outil politique, idéologique qui permet de jeter les salariés, les privés d’emplois, les jeunes, les retraités encore un peu plus dans les griffes de la finance et aucune tribune syndicale ne le rendra légitime et juste.

Aussi, l’Assemblée Générale des Organisations CGT des Bouches du Rhône condamne cette tribune et demande le retrait de la signature de la CGT.

Déclaration votée à l’unanimité des organisations participantes

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